Notre Dame de perpétuels donuts de Jordan Beswick
Moment de grâce
Published: 10/03/2013Posted in: Critiques
Jusqu’au 27 avril 2013, Lucernaire
Notre Dame de perpétuels donuts, c’est Edna. Et aujourd’hui, Edna reçoit des mains du maire de sa ville le prix de la Citoyenne de l’année pour son engagement sans relâche auprès des enfants en difficulté. Plus habituée aux lumières de sa boutique de donuts qu’à celles d’un podium officiel, ce petit bout de femme tout en cheveux blonds et en sourire se met à parler. À parler comme, on le devine, elle ne l’a jamais fait avant. S’ouvre alors un récit subtil et lumineux.
Contre-pied salvateur
Avec une telle trame, il aurait été aisé de tomber dans le pathos, de prendre les spectateurs par des sentiments sirupeux. De leur vendre les malheurs et la réussite d’Edna comme un beignet trop gras et trop sucré qui reste sur le ventre. Mais Jordan Beswick, metteur en scène et coach d’acteurs chevronné, sait habilement éviter les écueils du sentimentalisme. Il prend le texte à contre-pied, glisse les pires détails au milieu d’un récit enjoué, comme si de rien n’était. On se demande presque si l’on n’a pas rêvé la première allusion aux déboires d’Edna.
Sur un sujet difficile, Notre Dame de perpétuels donutsoffre un récit d’une rare maturité. Complexe et subtile, la pièce parle de réconciliation, d’appropriation de sa propre histoire en évitant toute mièvrerie. Un moment de grâce profondément humain et empli d’amour. Amen.
Notre Dame de perpétuels donuts, écrit et mis en scène par Jordan Beswick, Lucernaire.
Avec : Natasha Mashkevich.
Crédits photographiques : François Vila.
Avec : Natasha Mashkevich.
Crédits photographiques : François Vila.
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